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DIAL 3235

AMÉRIQUE LATINE - Théologies indiennes dans les églises chrétiennes : nous, les Indiens, pouvons-nous y gagner la place que nous méritons ?, deuxième partie

Eleazar López Hernández

vendredi 19 avril 2013, mis en ligne par Dial

Eleazar López Hernández est né en septembre 1948 et appartient au peuple indien zapotèque d’Oaxaca (Mexique). Il est prêtre du diocèse de Tehuantepec et sert la pastorale indienne du Mexique depuis 1970. C’est l’un des principaux instigateurs de ce qu’on appelle la théologie indienne en Amérique latine [1]. Il est membre du mouvement de prêtres indiens du Mexique, de l’Association œcuménique de théologiens du tiers monde (ASETT), de l’Équipe de théologiens amérindiens, de l’Association internationale de missionologues catholiques (IACM) et de l’Articulation œcuménique latino-américaine de pastorale indienne (AELAPI). Il est aussi assesseur du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM) pour les affaires indiennes [2]. Ce texte, dont voici la deuxième partie, est issu de son intervention lors du Congrès continental de théologie qui s’est tenu du 7 au 11 octobre 2012 à l’Université do Vale do Rio dos Sinos (Unisinos) (São Leopoldo, État de Rio Grande do Sul) au Brésil. La première partie avait été publiée dans le numéro de mars 2013.


Réactions de l’institution ecclésiastique face à la théologie indienne en Amérique latine

Bien que la théologie des peuples indiens n’ait jamais totalement disparu durant les 500 ans de la conquête et de l’évangélisation, elle a retrouvé de l’importance dans les milieux ecclésiaux à partir de 1990 date à laquelle fut organisée au Mexique la Première Rencontre-Atelier de théologie indienne. Il y eut ensuite cinq autres rencontres qui se sont déroulées sur tout le territoire du continent américain au cours des 20 dernières années, dans le but de montrer et de rendre compte de la terminologie utilisée, de la méthodologie théologique indienne, des contenus communs et des contenus spécifiques ou ethniques sur Dieu, l’humanité et le cosmos, des sources d’inspiration de ce savoir théologal, de nos rêves d’avenir concernant la vie, de la problématique de la migration et de ses implications théologiques. Ces rencontres ont montré qu’il existe diverses modalités autochtones d’élaboration théologique dans lesquelles des personnes de la base participent activement au côté de théologiennes et théologiens professionnels et de pasteurs de nos églises. Les mémoires de ces rencontres témoignent de la richesse et de la vitalité de ces rencontres.

À partir de 1997, nous avons entamé un dialogue institutionnel avec la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), par l’intermédiaire du Conseil épiscopal latino-américain ; quatre symposiums se sont tenus jusqu’à maintenant, au cours desquels nous avons abordé tout spécialement quelques points de la théologie indigène considérés à Rome comme névralgiques ou problématiques ; ils sont en rapport avec les motivations qui sont à l’origine de la dénommée théologie indienne, avec ses méthodes et outils d’élaboration théologique, avec ses contenus relatifs au Christ et à la création.

Beaucoup d’écrits ont circulé pour essayer de mettre au clair préjugés, doutes et soupçons de Rome concernant le travail théologique des peuples originaires. Et l’on peut affirmer que l’on est parvenu à un accord : celui de ne pas dénier à la théologie Indienne son caractère de véritable théologie à l’intérieur de l’Église. C’est ce que quelques évêques latino-américains – spécialement Mgr Felipe Arizmendi, alors responsable de la pastorale indienne du Mexique et du CELAM – apportèrent à Aparecida en 2007 ; toutefois, ils n’ont pas obtenu l’approbation majoritaire parce que la Congrégation pour la doctrine de la foi s’est catégoriquement opposée à l’inclusion du terme « théologie indienne » dans le document final [3].

Le débat a continué après Aparecida et fin 2011 la Congrégation pour la doctrine de la foi m’a demandé – par l’intermédiaire du Président du CELAM – étant donné la répercussion de mes paroles, de dire publiquement qu’il vaudrait mieux enlever le terme « théologie indienne » pour le remplacer par « sagesse indienne ». Chose que je ne peux faire, car ni moi en tant que personne ni d’autres frères indiens n’ont été les créateurs et les introducteurs du terme dans l’Église ; ce sont de remarquables missionnaires de la première évangélisation et des pasteurs indianistes à une époque récente qui ont été amenés à reconnaître que c’est le moment de rendre aux Indiens leur voix dans tous les domaines, y compris la théologie. C’est à eux que nous avons emprunté la proposition et nous l’avons développée avec tout le sérieux et la responsabilité qu’elle mérite. Ce n’est donc ni à moi ni à d’autres frères et sœurs indiennes qu’il faut demander de retirer le terme « théologie indienne », mais à ceux qui l’ont utilisé originellement en donnant leurs raisons.

La « sagesse indienne », certes, est fondamentale et très précieuse pour nous car elle contient le savoir que nos peuples ont recueilli au cours de processus millénaires pour savourer la vie et Dieu dans toutes ses manifestations. Nous pensons que c’est ainsi que fonctionne également ou devrait fonctionner la théologie chrétienne ; mais dans le contexte colonial, où nous baignons encore au sein de l’Église, l’utilisation de « sagesse indienne » recèle des connotations péjoratives de connaissance primitive sans fondement scientifique. Ces relents se trouvent aussi dans les termes dialecte, religiosité, objets artisanaux quand ils s’appliquent à nous. C’est pourquoi accepter, dans ce contexte, la proposition de la Congrégation pour la doctrine de la foi, c’est nous demander d’assumer dans l’Église, sans piper mot, la condition d’infériorité que la société coloniale nous a imposée. Je pense qu’il doit y avoir d’autres manières d’aborder d’égal à égal ce sujet.

Ce contexte colonial, qui existe et que nous sommes nombreux à déceler dans bien des attitudes institutionnelles, me donne à penser que l’on n’a pas suffisamment avancé dans l’Église pour résoudre, grâce à un dialogue ouvert, les points névralgiques de la théologie indienne, malgré les efforts faits jusqu’à présent. Il est plus commode, semble-t-il, pour les autorités ecclésiastiques – généralement plus habituées à commander qu’à dialoguer – d’éviter la discussion en faisant pression sur les porte-parole visibles de la théologie indienne, pour que nous abandonnions nos propositions, plutôt qu’argumenter à fond et avec des raisonnements bibliques, théologiques et scientifiques, sur les raisons de l’incompatibilité de ces propositions avec la foi chrétienne.

Pour nous, qui portons depuis longtemps cette recherche intra-ecclésiale, cesser de parler de théologie indienne ou de théologie des peuples indiens, uniquement sur ordre de l’autorité, signifierait renoncer à notre projet d’instaurer une relation juste de l’Église avec nos peuples. Ceux-ci veulent en faire partie tout en conservant les fondations de leurs cultures ancestrales. Et cela reviendrait à accomplir de notre côté la tâche de tous nous décoloniser, comme le demandent les évêques à Aparecida (DA 96), tout en laissant l’Église se maintenir et se consolider dans le schéma impérial et colonial qui l’a conduite à nier dans la pratique les droits humains, économiques, sociaux, politiques, culturels et religieux non seulement des Indiens, mais d’autres secteurs de l’humanité, y compris d’églises spécifiques du tiers monde [4].

Nous, les Indiens chrétiens, croyons que dans l’Église se trouve le projet de vie et de salut voulu par Dieu, mais ce projet a été mis dans des récipients souillés par des péchés personnels et structuraux, qui doivent être reconnus et enlevés grâce à une véritable conversion des personnes et un changement des structures. C’est par amour pour le rêve de Jésus, qui coïncide merveilleusement avec les rêves de nos ancêtres indiens, que nous voudrions maintenant balayer la maison jusqu’à trouver la pièce de monnaie perdue [5] ou la perle précieuse que nous avons toujours cherchée [6], pour laquelle cela vaut la peine d’investir tous nos biens afin de la posséder et d’en jouir pour toujours. Nous les Indiens convertis à la foi chrétienne recueillons aujourd’hui en pleine responsabilité la demande du Crucifié faite à Saint François d’Assise : « Restaure mon Église ». C’est pour cette raison que nous agissons en son sein avec un esprit critique, non pas avec un esprit de revanche ou par désir de lui faire payer aujourd’hui les crimes du passé.

Questions à prendre en compte à l’avenir

Rejoignant beaucoup d’autres membres critiques de nos églises, qui y agissent avec responsabilité et amour, je pense que le moment est venu d’établir des plans radicaux qui partent de la reconnaissance courageuse de la réalité ecclésiale telle qu’elle est et montrent des chemins de reconstruction de son être dans le monde en tant que peuple de Dieu, sacrement du Royaume et « lumière parmi les nations ».

La vérité nous rendra libres également dans l’Église. Nos défauts et misères humaines, ainsi que les incongruités et contradictions que nous vivons par rapport au projet originel de Jésus et des premières communautés ont été la cause principale de la perte de crédibilité et d’abandon de l’Église. Lors de conciles, synodes, conférences, chapitres et assemblées ecclésiales, nous avons réussi à tomber d’accord sur de grandes intuitions prophétiques pour la rénovation profonde de la vie ecclésiale – c’est la force de l’Esprit qui nous secoue et anime. Mais les structures ecclésiales ne changent pas ou le font très lentement, ou seulement de manière cosmétique – elles sont la chair fragile de notre réalité humaine. Elles se répandent ensuite comme les pierres de la parabole du semeur (Mathieu 13, 4 et sqq.) et finissent par étouffer la moindre pousse née de cette semence prophétique. Et ainsi, suivant le raisonnement de Saint Paul (cf. Romains 7, 15-21), quoique nous aimions le bien et y adhérions, nous finissons par faire le mal que nous n’aimons pas (c’est aussi ce qu’exprima le poète latin Ovide : « video meliora proboque ; deteriora sequor » – « je vois et approuve le meilleur, mais je suis le pire ») [7]. Voilà ce qui nous arrive dans l’Église de l’après Concile Vatican II : nous avons voulu rejeter loin de nous les mauvais esprits, mais ceux-ci reviennent unis à d’autres esprits pires qu’eux et s’installent dans notre maison (cf. Mt. 12, 43-45), nous obligeant maintenant à chercher des formes plus efficaces pour lutter contre ses machinations.

Cette contradiction et incongruité traverse toute l’Église. Bien sûr, on la remarque plus douloureusement chez les hauts dirigeants par les implications de leur charge pour l’ensemble de l’Église, mais elle apparaît aussi, par faiblesse, soumission ou idéologisation, dans les cadres intermédiaires et jusque dans les bases ecclésiales. Par exemple la vie religieuse institutionnalisée d’Amérique latine est en crise parce qu’elle ne peut retenir en son sein les vocations indiennes et il lui est de plus en plus difficile de tenir les engagements missionnaires et pastoraux qu’elle a assumés au milieu des pauvres et des Indiens ; et cela parce que les autorités ne trouvent plus personne à envoyer pour la relève des équipes précédentes. En effet, chez les nouvelles générations disparaissent peu à peu l’élan et le don total à la mission d’il y a dix ou quinze ans. Cela montre que nous sommes en train d’échouer à transmettre et à consolider les attitudes rénovatrices générées par le Concile et par nos documents prophétiques. Nous devrions chercher pourquoi lesdits documents ont fonctionné dans la pratique comme des vaccins contre le changement ; car maintenant les vieilles attitudes contre lesquelles nous avons lutté reviennent se fourrer partout. Il semblerait que la modernité et postmodernité du monde actuel sont en train de réduire en miettes l’héritage de nos convictions prophétiques majeures.

Au niveau général, dans la mission et la pastorale, nous devrions favoriser ce qui est déjà ancien dans l’Église : que les pauvres nous évangélisent et qu’on les laisse s’évangéliser eux-mêmes à partir de leurs cultures et de leurs expériences religieuses particulières. Pour cela, nous les pasteurs et les théologiennes/théologiens devrions parler moins et laisser mieux les pauvres exprimer ce qu’ils ont à dire, nous interpeller et nous enrichir. Nous fait défaut cette perspective spéciale, saisie par Jésus et qui vient de ceux qui ne sont ni sages ni experts du monde, pour qu’ils nous montrent, avec une fraîcheur et un enthousiasme retrouvé, la force vivifiante de l’Évangile qui s’est progressivement obscurcie dans ce qui reste de la chrétienté du vieux monde. N’ayons pas peur de leurs questionnements et de leurs exigences. L’Église, et à plus forte raison son service pastoral et théologique, a la capacité de répondre de façon adéquate, grâce à l’Évangile de Jésus et à la force de l’Esprit, à cette voix interrogatrice et prophétique des pauvres, qui sont les préférés de Dieu.

Dans la théologie latino-américaine on parle beaucoup d’option préférentielle pour les pauvres et de la nécessité de créer pour eux le rôle de protagonistes dans tous les secteurs, mais nous continuons à élaborer des textes et des discours qui ne prennent pas au sérieux ce rôle protagoniste ; nous continuons à produire de la théologie pour et non à partir de et encore moins avec ces mêmes pauvres. Peut-être, sans le vouloir, nous théologien(ne)s reproduisons-nous la même relation asymétrique qu’a le système dominant avec les communautés ou villages dans lesquels nous sommes insérés ou que nous servons. Et ainsi, même en prenant dans l’élaboration théologique des thématiques et des préoccupations importantes du monde des pauvres et des Indiens, il peut arriver que nous le fassions pratiquement comme une spoliation de leur parole pour renforcer notre rôle déterminant de théologien(ne)s.

Il ne suffit pas de vouloir être la voix des sans voix, nous devons reconnaître, renforcer et rejoindre la voix des pauvres et des Indiens, attendant qu’eux-mêmes nous assument en tant que tlahcuilas/os, c’est-à-dire en tant qu’écrivain(e)s ou intellectuels organiques des processus populaires. Ne pas être celui qui parle en premier et veut marquer la mesure, mais celui qui parle en dernier pour recueillir et articuler en consensus les voix de toutes et de tous. Cette voix des pauvres, qui existe déjà – comme le chante la Vierge Marie –, a prouvé qu’elle a plus de créativité, de perdurabilité et plus de capacité à « renverser les puissants de leur trône et mettre à leur place les humbles » (Luc 1, 52), que nos beaux textes qui font un peu de bruit à leur sortie mais finissent relégués dans des pages web, livres, revues et bibliothèques spécialisées.

Un pas nécessaire vers ce nouveau rôle de la théologie consiste à pouvoir aborder collectivement les thèmes centraux de la vie du peuple à partir de l’expérience théologale des pauvres et avec les pauvres. En effet, les apports individuels, même géniaux, sont insuffisants, car ils émergent de tranchées isolées et non coordonnées. Il manque des visions d’ensemble de la richesse issue de la pluralité d’optiques et de points de vue variés ; celles-ci mènent à des compromis consensuels et solidaires, au-delà des académies et des espaces réduits de nos temples.

Quelques conclusions

Ma conviction et mon rêve est que la réduction actuelle des possibilités d’action au sein des institutions ecclésiastiques ne viendra pas à bout de l’espérance des pauvres et des Indiens. Tout au contraire, elle la stimule et la défie pour qu’elle continue à cheminer et lutter à contre-courant, mais avec plus d’astuce, comme celle du serpent, et en même temps plus de prudence, comme celle des colombes ; l’obstination indienne obtiendra aussi que l’Église surmonte ses contradictions. La lumière qui se glisse entre les fentes des portes et fenêtres de l’Église, que certains voudraient colmater, est la preuve que le soleil est toujours actif au dehors et que le printemps reviendra dans nos vies et nos églises, malgré l’hiver qui domine actuellement avec sa volonté de tuer fleurs et espérances.

Peut-être ne sera-t-il pas possible de décoloniser complètement l’esprit et le cœur des hautes autorités ecclésiastiques pour qu’elles accordent la reconnaissance officielle à notre théologie indienne, mais pour autant, nous ne faiblirons pas dans la tâche de maintenir vivante cette théologie – comme l’ont fait nos peuples depuis des millénaires – pour qu’avec elle nous continuions à alimenter notre lutte actuelle, dans le but d’obtenir les changements que nous considérons comme nécessaires dans l’Église et dans la société. Peut-être ne pourrons-nous pas non plus convaincre Rome de la validité de notre processus d’inculturation du diaconat permanent ; mais nous ne cesserons pas pour autant d’insister là-dessus et d’exercer notre ministère ecclésial avec la logique et l’esprit des systèmes de charges et services présents dans nos peuples. De même, nous ne pourrons peut-être pas empêcher qu’on nous enlève les rares pasteurs, femmes et hommes missionnaires et serviteurs ecclésiaux qui s’identifient à nos communautés ; mais pour autant, on ne viendra pas à bout de notre lutte dont le but est de gagner, dans la société et dans l’Église, la place que Dieu nous a promise.

Ce n’est pas pour rien que nous avons survécu à cinq cents ans de conquête, colonisation et christianisation forcée. Nous sommes préparés à survivre aussi à l’effondrement de la civilisation vers lequel semble s’acheminer irrémédiablement la société occidentale avec son système colonial au début, capitaliste ensuite et maintenant néolibéral à mort. Et, en ce qui concerne la construction d’un « autre monde possible », ou d’être et de vivre l’Église rêvée par Jésus, nous les Indiens – chrétiens ou non – continuons obstinément à partager avec ceux qui veulent ouvrir leur cœur les semences de vie que le Grand Dieu a semées et récoltées en nous, rassemblées dans la sagesse que nos ancêtres nous ont amoureusement laissée en héritage. À coup sûr, la Vie prévaudra !


 Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3235.
 Traduction de Sylvette Liens pour Dial.
 Source (espagnol) : intervention de l’auteur lors du Congrès continental de théologie qui s’est tenu du 7 au 11 octobre 2012 à l’Université do Vale do Rio dos Sinos (Unisinos) (São Leopoldo, État de Rio Grande do Sul) au Brésil.

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[1Sur ce point, on peut se reporter à la synthèse proposée par Alain Durand, « AMÉRIQUE LATINE - La théologie indienne latino-américaine », ou à l’ouvrage d’Alain Durand et Eleazar López Hernández, Sagesse indigène : la théologie indienne latino-américaine (Paris, Cerf/Dial, 2002) – note DIAL.

[317 sur 22 Présidents épiscopaux d’Amérique latine et des Caraïbes présents à Aparecida ont signé la pétition pour réintroduire le terme théologie indienne dans le second brouillon de la conférence, après qu’il eût été ôté du premier sans explications. Quand on passa au vote individuel, son inclusion dans le document final, malgré l’opposition de la CDF, obtint 59 voix favorables et 64 voix contre. Le Cardinal William Levada, préfet de la CDF, tenta alors d’expliquer que ni lui ni la CDF n’étaient opposés à la théologie indienne, mais au vu du fait que le processus de son discernement n’était pas achevé, il faudrait attendre un verdict final de Rome pour que puisse être officiellement employé le terme dans l’Église, c’est-à-dire dans les documents du Magistère. Ledit verdict n’a toujours pas été rendu, chose que les opposants ont mise à profit pour diffuser l’informatique que la théologie indienne est condamnée par l’Église.

[4Les cas cités ci-dessus sont la preuve évidente de cette incompréhension et attaque contre les églises spécifiques qui cheminent ici-bas parmi les Indiens.

[5Cf. Luc 15, 8-9.

[6Cf. Mat. 13, 45-46.

[7Ovide, Métamorphoses, VII, 17-21.

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