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VENEZUELA - Hugo Chávez déraperait-il ?

Thierry Deronne

lundi 12 mars 2007, par Thierry Deronne

Le 31 janvier, les députés ont accordé au président Chávez des « pouvoirs spéciaux » qui lui permettent de gouverner par décrets pendant dix-huit mois, au nom de la poursuite de la « révolution socialiste ». S’agit-il d’une dérive vers un pouvoir plus autoritaire ? Thierry Deronne nous livre des éléments de réponse.

Eh oui ! Si tous les médias l’assurent, le susurrent, le trompettent... Mais en huit ans de révolution, la démocratie participative a beaucoup progressé au Venezuela. Plus vite que la justice sociale. Celle-ci a subi la résistance de lobbies économiques, l’inertie ou la corruption de fonctionnaires, le coup d’État et le sabotage économique de 2002. C’est pour donner un coup d´accélérateur aux réformes que les Vénézuéliens ont réélu Hugo Chávez à 62,8 % en décembre. Un scrutin qualifié de « transparent, équitable et démocratique » par l’Organisation des États américains, l’Union européenne et le Centre Carter.

Tenant ses promesses, Chávez annonce en janvier un contrôle accru de la banque centrale pour financer les programmes sociaux ; la nationalisation des compagnies de téléphone et d´électricité, qui permettra d´étendre le service public aux secteurs exclus car peu « rentables » comme les secteurs ruraux ; l’accroissement des parts de l’État dans les sociétés mixtes pétrolières – atout majeur pour le développement et garantie, pour les ouvriers pétroliers, de nouveaux droits sociaux ; l’explosion des « conseils communaux » où des millions de citoyens géreront avec l’État 3,8 milliards d’euros en 2007 pour construire écoles, routes, hôpitaux, logements sociaux, coopératives – la vigilance populaire limitant la corruption. Pour réaliser et accélérer ce vaste programme, le président a demandé aux députés le permis de légiférer seul pendant 18 mois. Un droit constitutionnel qu’il avait déjà obtenu en 2000, créant 49 lois, dont celle de la réforme agraire ou de la nationalisation du pétrole. Les décrets de Chávez ne visent pas à imposer, comme ailleurs, le néolibéralisme. Ses prédécesseurs ont usé du même droit. Thomas Shannon, le diplomate américain chargé de l’Amérique latine a d’ailleurs concédé dans un commentaire inhabituellement amical que cette disposition « est valable sous la Constitution et comme tout outil démocratique, dépend de comment on l’utilise ». Le Parlement continuera de son côté à discuter un large éventail de lois. Faire de ces « pouvoirs spéciaux » « un pas vers la dictature » est donc une énième supercherie, la plus absurde sans doute, au bas d’une liste trop longue [1].

Légitimé par une dizaine d’élections en sept ans, « Chávez a injecté une bonne dose de vitamines à la démocratie latino-américaine », dit l’écrivain Eduardo Galeano. En Bolivie, en Équateur, d’autres majorités exclues par l’élite blanche refondent des républiques égalitaires au moyen d’élections libres et d’assemblées constituantes. Chávez vante la tradition des militaires démocrates tels le Péruvien Velazco ou le Guatémaltèque Arbenz, promoteurs des droits de la femme et de réformes agraires. À l’académie, déjà, il traçait une ligne de partage entre les gorilles à la Pinochet et les militaires respectueux des libertés. Jeune soldat, il refusa de réprimer des paysans [2].

La Constitution bolivarienne est la seule au monde à instaurer un référendum révocatoire. Les citoyens peuvent révoquer un élu, maire ou président, à mi-mandat. L’opposition en a fait usage en 2004. Chávez a remporté le référendum, validé par les observateurs internationaux. Bush et Blair seraient-ils encore en place si leurs peuples jouissaient du même droit ?

En 2007, 90 % des ondes radios et TV et presque toute la presse écrite restent aux mains d’une élite qui a mené le putsch sanglant de 2002 contre Chavez. Le gouvernement, lui, développe la liberté d’expression en légalisant, sans les contrôler, des centaines de radios et télévisions associatives jadis réprimées, en créant des télévisions publiques au service des mouvements sociaux comme TeleSur ou Vive, en remettant la concession (qui expire en mai 2007) d’une télévision privée putschiste à ses travailleurs, aux producteurs indépendants, aux organisations citoyennes. D’où la rage des médias dominants, qui n’hésitent plus à reprendre les mensonges éhontés de la droite vénézuélienne. Les médias rachetés par la Bourse veulent faire accepter à la plèbe ignorante un monde sans États, sans services publics et punissent les contrevenants. Les peuples d’Équateur, de Bolivie et du Venezuela leur ont dit non.


Thierry Deronne est licencié en communications sociales (IHECS Bruxelles), cofondateur des télévisions associatives Teletambores et Camunare Rojo Tv, et vice-président de la télévision publique ViVe TV.

Texte publié par L’Humanité Dimanche, n° 50, 1er AU 7 MARS 2007, soumis à republication par l’auteur.

responsabilite


[1Voir à ce sujet les articles publiés sur : www.acrimed.org.

[2Voir Le Venezuela de Chavez, par Maurice Lemoine. Éditions Alternatives. Novembre 2006.

Messages

  • votre article est très bien presenté mais sur le terrain c’est tout autre chose qui se passe, les pauvres sont encore plus pauvres et les riches encore plus riches, vous ne parlez pas d’inflation et de derapage au niveau des prix, tout augmente sans controle, la vie est de ne plus dure pour les moins nantis, les recettes du petrole sont distribuées dans les pays voisins, alors que le peuple venezuelien en aurait vraiment besoin, sans parler d’une insecurite grandissante dans les barrios....... alors svp arrêtez de philosopher avec de belles phrases sur la revolution bolivarienne !!
    Cordialement
    Jefg

    • Tout a fait d’accord avec le message precedent. Les discourts sont beaux mais la realité est tout autre. Je vis au Venezuela et suis le temoin, en quelque mois d’une monté des prix. Les plus pauvres sont les premiers à en patir. Les investisseurs quittent le pays. Quand a la politique sociale, j’ai l’impression que plus de 50 % de son budget passe dans la communication, pour ne pas dire propagande. Apres ce n’est pas parceque l’on critique Chavez que l’on est pour l’opposition. Accepter le moins pire, c’est tout accepter.

    • Je comprends que les nombreux faits précis qui émaillent ce texte vous dérangent. Mais dans votre réponse vous ne faites aucune contre-analyse. Vous repetez ce que disent a longueur de journée les médias privés (gabegie internationale au lieu d´aider nos pauvres, pourquoi aider ces connards de l´exterieur, Fidel va venir nous prendre nos enfants, blablabla). C´est de la propagande des années 50. D´oú des âneries comme "les investisseurs quittent le pays" ou "50 % du budget passe dans la communication". Il n´y a que les medias prives venezueliens pour decouvrir les pauvres en 2007 et ne pas voir que c´est la premiere fois que ceux-ci accedent aux ressources petrolieres. Il n´y a jamais eu autant d´embouteillages a Caracas tant la croissance economique est forte. On pourrait meme dire que paradoxalement Chavez a acceléré le capitalisme en meme temps que le socialisme. Car si vous vous émouvez aujourd´hui pour les "pauvres qui en pâtisssent", il faut se rappeler que les gouvernements antérieurs, sous lesquels se sont formés ces 80 pour cent de pauvres, n´étaient pas seulement la classique élite latinoaméricaine, socialement autiste, branchée sur Miami, etc.. C´était surtout l´expression d´une fausse économie de marché, oú quelques familles monopolisaient les principales industries. Si aujourd´hui le patronat s´est fracturé et qu´une partie appuie Chavez, c´est parce que l´économie est plus ouverte, les ressources circulent davantage (effet keynesien). Alors debranchez Globovision et rappelez-vous qu´il y a une vie apres la télé.

    • oui vous avez raison, les gouvernements precedents n’ont rien fait pour le peuple au contraire, la situation etait deplorable pour les moins nantis, mais puisque le changement date de deux mandats pourquoi n’avoir pas profité de la manne du petrole pour organiser le pays dans des conditions meilleures et avec des retombées concrétes pour le peuple dans des conditions optimales sur le plan de la santé, de la securité , du logement, de la lutte contre la corruption et encore une fois le controle d’une inflation grave. Je vous signale en plus qu’un change parrallele permet de trouver au marché noir 1 € pour 5100 bolivars, croyez vous que ce soit les pauvres qui en benificient ? Quant aux medias de l’opposition je n’en tiens pas compte mais je suis temoin de la vie au quotidien dans la rue, les cafés , dans les entreprises et ne pense pas manquer d’une ecertaine objectivité puisque je ne suis pas preneur en tant qu’etranger. Merci de me donner l’expression de m’exprimer, sans parti pris ou demarche politique quelconque, simplement un constat , certes à mon petit niveau mais un constat tout de même
      cordialement
      jefg

    • chiffres officiels, de source gouvernemantale........ et il est vrai qu’il y a une vie aprés la télé merci du conseil je ne l’aurai jamais deviné sans votre suggestion intelligente qui s’adresse a un debile comme moi !!!!!!!! descendez de votre piedestal et arrêtez de vouloir donner des leçons aux autres, vous qui avez la science infuse Cher Monsieur ! et enquêtez plus intelligement avant d’écrire, l’objectivité est une grande qualité, surtout quand on ecrit dans un organe de presse !!!
      jefg
      El presidente de Alianza Bravo Pueblo, Antonio Ledezma, hizo público un plan de 17 puntos para lograr quitarle espacio a la inseguridad en el país. Asegura el dirigente político que en 1998 se produjeron 4.550 homicidios, mientras que en el año 2006 la cifra ascendió a 18.381. "De acuerdo con los números que manejamos, Venezuela presenta el dramático cuadro de registrar 68 crímenes por cada 100 mil habitantes", aseveró.

      A su entender, las cifras revelan que el número de muertos en Venezuela es mayor que las víctimas de la guerra de Afganistán producida entre los años 2001 y 2006. Además, sostiene que las 90 mil muertes en el país durante los últimos años también superan ampliamente las bajas producidas en la guerra de Chechenia y la guerra del Golfo Pérsico, "y este drama no lo puede ocultar ni maquillar el gobierno".

      Ledezma acusó al gobierno de seguir gastando dinero "y perdiendo el tiempo en el pleito con el presidente norteamericano", en vez de atender el problema de la inseguridad que afecta a miles de familias. "En el país hay familias donde los muchachos de 16 y 17 años son víctimas de las bandas hamponiles”, dijo.

    • Merci á vous. Citer le politicien de télévision Antonio Ledezma, fidèle lieutenant de Carlos Andres Pérez (coupable direct des 3000 morts parmi les vénézuéliens qui protestaient contre ses mesures anti-FMI (Caracazo, 1989), destitué ensuite pour corruption, vivant, riche et impuni dans ses villa de luxe á l´étranger), est un magnifique exemple d´"objectivité de qualité".

    • en effet je ne connaissais absolument cette personne , mais malheureusement ses propos relatent une réalité au quotidien sur l’insecurité, qui est choquante.Quant je parlais d’objectivité je ne pensais pas du tout a ce monsieur mais a la sitiuation en generale dans laquelle se trouve ce pays.
      Un dernier mot pour clore cette dsicussion , pensez vous que les propos tenus par ce chef d’etat, même si quelquepart il a raison sont dignes de sa fonction ? je pense que cette attitude dessert plus le pays qu’il ne l’aide et un minimum de retenue serait souhaitable, a mon humble avis. Merci de m’avoir répondu et aussi de me donner l’occasion de m’exprimer librement
      jefg

    • Le fait que Chavez n´est pas digne de sa fonction est un des clichés de la droite, martelé par les médias dès son arrivée au pouvoir. Il y a dans ce mépris pas mal de racisme et une grande difficulté á accepter que le président de la république ne soit pas, pour une fois dans l´histoire du pays, coopté par l´élite. Un président "politiquement correct" se doit bien sûr d´asséner dans un langage technocrate et policé les mesures néo-libérales qui font tant de bien aux peuples. Celui-ci, par contre, est grossier.

      L´insécurité de Caracas vous obsède. C´est aussi un thème ressassé, amplifié par les médias, et qui rend la classe moyenne particulièrement paranoiaque. Certes Caracas n´est pas exempte d´insécurité, vu la croissance de sa population notamment, mais ce n´est pas ici qu´on brûle des centaines de voitures en quelques nuits (comme en France) ou que l´armée investit les favelas, arme au poing (comme récemment au Brésil). Par rapport á certaines grandes villes nord-américaines, Caracas est plutôt moins violente, et les statistiques indiquent une stagnation dans certaines zones et une baisse dans d´autres.

      Ce qui est amusant c´est que votre "objectivité" se résume á ne voir que des problèmes (ils sont ici aussi nombreux que dans n´importe quel pays)... pour en attribuer la cause á Chavez. Mais si ce gouvernement est aussi déplorable que vous le soutenez, expliquez-nous pourquoi, au bout de huit ans, le score électoral de Chavez continue de croître (score qui comme le dit l´article, a été validé par l´OEA, l´UE et le centre Carter...) Pourquoi ne posez-vous pas la question á la majorité des vénézuéliens qui ont voté Chávez ? Cela menacerait-il votre "objectivité" ?

    • Bonjour,

      je ne suis pas suffisament connaisseur de la situation Venezuelienne pour être affirmatif. mais je suis surtout d’accord avec votre titre, y compris son point d’interrogation.
      s’il est incontestable que Chavez a été élu et réélu démocratiquement malgré une opposition qui maitrisait les médias, les signes de dérapages s’accumulent aujourd’hui, depuis la dernière élection :
      les pleins pouvoirs, c’est déjà limite, surtout qu’il a remporté les élections, et donc il controle déjà les pouvoirs. cela a surtout tendance à personnaliser le pouvoir, ce qui n’est jamais un signe de démocratisation.

      la modification de la constitution permettant d’etre réélu plusieurs fois : les pays ou ce verrou constitutionnel existe, ont de bonnes raisons de l’avoir mis en place. le faire sauter, n’est pas tres bon signe non plus. Quelles que soient les qualités d’un homme, il n’est pas indispensable à une politique. si la politique est bonne, elle peut aussi etre menée par d’autres.

      autre point que vous soulevez vous-meme : supprimer une concession audiovisuelle d’une TV d’opposition pour la donner à des mains "amies", de quelques manières que vous tourniez l’argument, ce n’est pas non plus un signe de démocratisation et pluralité d’opinion.

      dernier point : le fait d’etre un direct bénéficiaire de la création d’une TV (vice-president) et en même temp un ardant défenseur de Chavez (cf votre article), laisse planer un doute sur votre propre objectivité.

    • merci de prendre la peine de me repondre, mais je pense pas que les arguments que je vais vous donner puissent un tant soit peu vous convaincre
      Je suis d’accord avec vous quand vous dites que l’insecurité au venezuela n’est pas une exception au monde, mais la violence des actes sur les citoyens sont quand même un fait, tuer des jeunes au quotidien je dis bien au quotidien, pour leur voler leurs motos, et accepter que des bandes reglent leurs comptes dans les barrios en faisant des victimes innocentes et tout ça sans que le gouvernement prennent des dispostions pour garantir une certaine sécurité de ces populations, m’interpelle.
      Quant à l’election du président grace a ce scrutin democratique et inconstetable, vous avez raison le peuple y a cru, parceque la situation etait telle que l’espoir a joué en sa faveur, mais ce que je ne comprends pas et ce ressentiment prend de l’importance , pas seulement dans les medias de l’opposition, c’est cette distribution de dollars dans les pays voisins, alors que le pays lui même en aurait tant besoin pour se redresser. Croyez moi, quand vous comptabilisez les morts occsionnés par les inondations dans les quartiers qui manquent d’infrastructure ou le manque de logements qui obligent les gens a vivre dans des conditions particulierement difficiles,et quand vous voyez de vos propres yeux, a moins de ne pas regarder, ce qui se passe autour de vous, vous ne pouvez pas, ne pas vous poser certaines questions quant a la gestion du pays !!!Qu’un pays pauvre comme certains en Afrique ou j’ai vecu quelques années se retrouvent dans ces conditions on peut être le comprendre malheuruesement, mais un pays riche comme le Venezuela, je vous laisse y réflechir.
      Quant au racisme, depuis mon arrivée il ne fait qu’augmenter a cause de propos douteux dans des discours fleuves de 5h qui ne peuvent pas, au fil des jours,être toujours interessants par leurs frequences injustifiees et lassantes pour une grande majorité, quoique l’on en pense !
      Je suis pas venezuelien et suis temoin , seulement temoin d’une evolution qui m’echappe mais qui peut être, mais j’en doute beaucoup, sera positive pour ce pays un jour lointain.
      Codialement
      jefg

    • Alterinfos vous donne deja pas mal d´information, par exemple lisez l´article récent sur l´accord avec la Bolivie, ou sur d´autres mécanismes d´échanges qui profitent autant au Venezuela qu´aux autres pays. Autre exemple : les importants accords avec l´Argentine passés il y a deux semaines entre Kirschner et Chavez, qui profitent aux deux parties, le Venezuela ayant besoin de la technologie argentine pour développer son agriculture. Etc.. vous qui parlez tant des "pauvres et des barrios", vous n´évoquez pas une seconde l´importance et l´avantage de la médecine cubaine et de la formation des jeunes vénézuéliens á cette médecine intégrale. Pourtant cela aussi c´est un fruit de l´intégration latino-américaine, et un grand progrès (á part l´éducation) pour ces pauvres dont vous vous préoccupez tant, jusque lá privés de médecins, faute de ressources pour accéder aux soins et frappés par l´analphabétisme. Les accords d´intégration energétique passés avec le Brésil, la Colombie, etc... sont d´autres exemples d´interet mutuel á s´associer pour se développer plus vite, pourtant Uribe n´est pas un fanatique de Hugo Chavez... Pour vous tout cela n´est qu´une "distribution de dollars" á l´étranger : c´est le slogan nauséabond, lepéniste, des médias privés qui occultent la complémentarité et flattent le "chacun pour soi", la concurrence du "que le meilleur gagne". La politique actuelle parie au contraire sur la solidarité et l´intégration du Sud, dans la ligne de la conférence de Bandoeng, et on ne voit pas pourquoi cela serait moins pertinent vu les immenses déficits de ces continents, ses nombreuses complémentarités et dans le cas de l´Amérique Latine, sa volonté, exprimée dans de nombreux résultats électoraux, de sortir du tunnel néo-libéral.
      Il est inexact de dire que le gouvenement ne prend pas de dispositions en matière d´insécurité. Informez-vous. Certes la droite fonctionne toujours sur ce thème et les médias adorent l´exacerber pour pousser leurs candidats, comme on l´a vu en France en 2002. Nous vous suggérons de demander á la majorité des vénézuéliens, 62,8 %, qui viennent de voter pour le programme de Hugo Chavez et de le réélire á la présidence, pourquoi ils l´ont fait. Car au bout de huit ans de gouvernement, ils ont eu le temps d´analyser, de comparer, non ? Et ils savent mieux que quiconque oú ils en sont, quelle est leur réalité, non ? A moins que cela affecte votre objectivité...

    • je viens de vous lire avec beaucoup d’attention et respecte votre analyse, certainement plus au fait de votre vision et peut être mieux informé que moi simple quidam, mais pas Lepeniste pour un rond, dieu merci encore democrate !!
      Certains echanges de technologie seront positifs mais d’autres sont gratuits et vous le savez.
      Je pense que cette personne souhaite vraiment prendre une place préponderante dans les esprits en Amerique Latine, son rêve, incarner un second Simon Bolivar et c’est la dessus que sa générosité se porte, un peu pour ne pas dire beaucoup, d’une maniére desordonnée, on efface la dette de l’Equateur et on fait un prêt consequent, on finance sans succés, au Perou le candidat perdant et on passe un accord avec la Bolivie avec une aide militaire venezuelienne accrue sur place ! Bon alors qui croire, ce que disent certains journaux comme Tal Cual par exemple, que vous ne pourrez pas taxer de media de droite ou les analyses politiques et economiques de personnes, dites bien informées.......... vous avouerez que l’on peut se perdre.
      Bravo pour l’aide medicale venant de Cuba, pour la formation de la medecine cubaine, excellente je le sais tout n’est pas negatif , je n’ai pas dit cela, mais sans cette forme de socialisme, qui veut avoir les pleins pouvoirs pendant 18 mois pour decider ce qui lui semble bon pour le peuple !
      Pour en finir derniére nouvelle de jour, une loi est a l’etude pour interdire les ecoles privés parce que l’Etat doit etre responsable de l’enseignement à 100% ! que peut on en deduire ...........................!
      Je vais pour être meiux informé mlire dorenavant Alterinfos pour avoir une autre opinion........ .peut être !
      avec mes remerciements pour cet echange de propos enrichissants
      jefg

    • Vous vous dites peu informé. Pourquoi dès lors prendre comme source essentielle et considérer comme vraies a priori les affirmations des journaux ou de la télévision qui sont en majorité au Venezuela, défavorables aux politiques du gouvernement Chavez ? Ainsi le fait que "Chavez a financé le candidat perdant au Pérou", bon exemple d´une campagne médiatique sur orbite nord-américaine. Ou faire de l´intégration latino-américaine la projection d´un "rêve désordonné de Chavez" : Correa, Lula, Morales, Kirschner, Ortega, Préval, etc.. et les contextes sociaux et politiques qui les portent á l´intégration ne seraient donc que les créatures du vénézuélien ? Un peu de respect pour l´histoire et le réel des autres ! Vous dites que Tal Cual n´est "pas un média de droite". Rappelons les caricatures racistes anti-Chavez qui ornent ses manchettes et ses multiples manipulations, que vous pouvez observer dans n´importe quel kiosque á journaux de Caracas. Lors du coup d´Etat qui a vu le MEDEF local renverser le président Chavez en avril 2002 et supprimer toutes les institutions démocratiques, le directeur de Tal Cual (l’un des promoteurs de nombreuses privatisations sous le président Caldera à la fin des années 80) salua la chute du "tyran" par un éditorial qui prouve ses hautes convictions démocratiques, intitulé "Ciao Hugo !". Et dans la plus pure tradition de Minute, voyez en fin de ce lien la photo-montage qui met dans la main de Chavez un revolver... http://risal.collectifs.net/article.php3?id_article=736

      Vous reprenez la vulgate médtiaque des "pouvoirs spéciaux". Quand Chavez a utilisé comme ses prédécesseurs, ce droit constitutionnel en 2002, il ne l´a utilisé que dans le délai permis, y a renoncé dès leur expiration, et en a usé pour accélérer la réforme agraire, ou la nationalisation de ce qui avait été privatisé sous les régimes antérieurs. Il a été ensuite relégitimé par les scrutins successifs, y compris lors du référendum demandé par l´opposition, validés par les observateurs internationaux. Réchauffer la campagne médiatique de "Chavez dictateur" en 2007 est donc lié á un tactique politique, mais la réalité vécue ne donne pas d´éléments en ce sens. Lisez l´article de Thierry Deronne, et vous trouverez de nombreux autres éléments d´information sur cette campagne qui vise á "totalitariser" le Venezuela au moment oú il se démocratise á grande échelle, appliquant á l´ensemble du pays le modele de la démocratie participative né á Porto alegre, dotant les citoyens de lois et de ressources pour prendre de multiples décisions sur leur vie. Attendre l´expiration légale de la concession sur le spectre radio-électrique octroyée á une chaine commerciale co-organisatrice du putsch sanglant contre Chavez, pour démocratiser cette fréquence en offrant ses espaces de création á des producteurs indépendants, á des conseils communaux, des télévisions associatives, et en permettant aux travailleurs de la chaîne, jusqu´ici exploités par le propriétaire, de participer á la création, devient pour le Parti de la Presse et de l´Argent "une atteinte á la liberté d´expression" ! }Mais c´est un exemple qu´on ferait bien de suivre dans tous les autres pays encore soumis au monopole des médias privés sur le patrimoine public, citoyen des ondes. Sans pluralisme de structures médiatiques, pas de démocratie possible, et encore moins de liberté d´expression.
      Nous concluerons cet échange en souhaitant que cette "dictature" créée par les médias du néo-libéralisme puisse aussi surgir dans d´autres "démocraties" oú les citoyens ne croient plus dans la politique.

    • je n’ai jamais dit que ces predecesseurs etaient des enfants de choeur et que la vie etait meilleure sous leurs gouvernements loin de là, mais la politique sous cette forme de socialisme autoritaire n’arrive pas a me convnaincre et je reste plus que sceptique quant à la suite des evenments dans ce pays.
      Mes propos encore une fois ne sont que des remarques personnelles et je ne cherche absolument pas a convaincre qui que ce soit de ce qui peut être bien ou mal pour ce pays mais je réagis au premier degré et si comme vous le dites je suis victime de la presse d’opposition et d’infos imperialistes venant des USA, cela voudrait dire que je ne suis pas capable de faire la part des choses et cela je ne le crois pas !
      Je pense que notre echange de point de vue aura été plus qu’interessant laissons faire la politique venezuelienne et l’avenir nous donnera respectivement raison ou tort
      Cordialement
      jefg

    • Bravo !

      Je remarque une fois de plus qu’il est impossible de parler de la politique venezuelienne actuelle sans sombrer dans des prises de position extrêmes : soit on est "pour" soit on est "contre"...entre les deux : rien !
      La moindre objection à ce que l’on s’efforce de croire à une reprise en main des valeurs de gauche en amérique latine est taxée de dérive droitière. Mais Chavez n’est pas Allende.

      Moi qui commence à bien connaître ce pays pour y aller fréquemment et y avoir de la famille, je pense que l’espoir Chavez s’est réduit comme peau de chagrin et qu’il vaut mieux l’écouter de l’extérieur parler politique étrangère que de l’intérieur : la misère n’a pas décru et la violence se lit sur tous les visages.
      Franchement, il y a pleins d’endroits que je préfère éviter en tant qu’étranger : Caracas en 1er.

      Je suis écoeuré de l’attitude de mes amis de gauche qui ne souffrent aucun commentaire négatif sur Chavez et qui me traitent de fasciste pour oser exprimer une opinion différente de celle du Diplo, aveuglé par la révolution bolivarienne. Je me demande franchement combien de temps Ramonet et Lemoine ont pû passer là-bas pour ramener une info aussi positive d’un pays qui s’engouffre de + en + dans le chaos.

      Désolé mais quand on sait comment la population de la Guaira (victime d’un effondrement de la montagne) a été secourue, en combien de temps le problème de l’effondrement du seul pont qui permettait de relier l’aéroport à Caracas a été résolu et comment les riches et la mafia gagnent encore plus d’argent qu’avant...on peut se permettre de douter de l’efficacité d’un tel gouvernement.

      De toutes façons, la plupart des supporters de la cause chaviste soit ne sont jamais allés au Venez soit l’ont visité directement pris en charge par les autorités, comme lors du sommet altermondialiste...

      Gauchot oui ! Idiot, non !!!

      VIVE LA DICTARIAT DU PROLETATURE !

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