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DIAL 3388 - Aggiornamento

Pour un renouveau des Communautés ecclésiales de base

José Sánchez Sánchez

mercredi 19 octobre 2016, mis en ligne par Dial

Ce texte de José Sánchez Sánchez, publié sur le site Amerindia en la red, propose une réflexion sur les défis contemporains des Communautés ecclésiales de base (CEB) [1] .


La préoccupation pour trouver aux Communautés ecclésiales de base un nouveau visage se fait de plus en plus présente. Nous voyons bien qu’il est nécessaire de rénover le vécu des CEB car de nombreux facteurs nous font penser que nous ne pouvons pas continuer avec le visage actuel des Communautés. L’inquiétude va croissant lorsqu’on se rend compte qu’elles n’ont plus, sur l’Église et la société, l’incidence qu’elles avaient dans le passé. En outre beaucoup de CEB souffrent d’une anémie spirituelle et pastorale et ne trouvent pas le moyen de la surmonter. Certains se souviennent non sans nostalgie de l’époque où les CEB attiraient l’attention à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église. D’autres, sur un ton critique, disent qu’elles se sont sclérosées et sont passées de mode, raison pour laquelle ils préfèrent émigrer vers d’autres options pastorales. Tout cela nous amène à nous poser les questions suivantes : Quel est le visage actuel des CEB ? Comment les faire vivre aujourd’hui de façon à ce qu’elles aient une influence sur l’Église et la société ? Comment retrouver cet air de fraîcheur qu’elles avaient antérieurement ?

Nous n’avons pas à ce jour de réponse à ces questions et à bien d’autres encore mais c’est en les posant et en cherchant un renouveau que jailliront des lumières qui, basées sur l’expérience, signaleront le chemin.

1.- D’où vient cette inquiétude ?

Nous nous rendons compte que nous ne vivons pas seulement une époque de changements mais aussi un changement d’époque. On veut par là faire référence aux changements que l’on subit dans la vie économique, sociale, politique et ecclésiale. Rapides et profonds, ils touchent à la structure même de la société, la famille et les individus. Les conséquences humaines et écologiques sont nombreuses et les mouvements sociaux d’opposition à l’hégémonie du modèle de production dominant pratiquement inexistants. Ce modèle néolibéral du capitalisme repose sur deux types d’incitation : l’innovation dans la production, laquelle ne répond pas aux nécessités des populations mais au profit de quelques-uns et qui est très efficace du fait de la technocratie actuelle, et la consommation qui s’est tellement intensifiée que l’on peut parler de consumérisme. La publicité est le stimulant du désir mimétique qui pousse à faire de la consommation le style de vie des citoyens dans cette société du rebut. Nous sommes ce que nous consommons.

Un autre aspect de cette culture capitaliste est le divertissement, à tel point que tout ce qui ne relève pas du spectacle, du divertissement ne vaut rien. C’est ainsi que l’on prive, particulièrement les enfants, les adolescents et les jeunes, de conscience critique, de discernement et de capacité de jugement, en les poussant à jouir de la vie à l’extrême, au mépris de toute référence à des valeurs humaines et transcendantes [2].

La révolution digitale, dont les TIC (télévision, internet, cybernétique) sont le moteur, est en train de provoquer une mutation anthropologique [3], en particulier dans les jeunes générations, qui change de façon radicale la vision de l’être humain, les valeurs, les idéaux qui nourrissent la vie. Le projet humain change et s’ouvre ainsi un futur sombre. La conséquence de tout ceci est que nous vivons une crise si profonde qu’elle bouleverse les racines mêmes de notre conception de Dieu, de la société, du monde, de la personne. Nous allons vers une autre façon de voir l’être humain, non pas dans son humanité, mais digital, consommateur et technologique.

Si nous entrons dans une époque nouvelle et que cela provoque une crise, des interrogations profondes, il n’y a rien d’extraordinaire à ce que nous nous interrogions aussi sur notre vécu religieux et ecclésial, et, par voie de conséquence sur notre expérience des CEB.

2.- Un nouveau contexte socio-politique

Nous ne faisons pas seulement l’expérience d’un profond changement culturel mais aussi d’un changement socio-politique. Dans les années 70-80 on vivait une confrontation entre l’Occident et l’Orient (capitalisme-communisme) qui conduisit à la « Guerre froide » et, en Amérique latine, à l’idéologie de la « Sécurité nationale ». L’Église latino-américaine choisit de se situer non du côté de l’Alliance pour le progrès mais de celui de la Libération. Elle entra de plain-pied dans la lutte pour transformer des structures injustes en structures justes, dans la lutte pour la libération. Elle opta pour une claire et évangélique « Option pour les pauvres ». C’est dans ce contexte socio-ecclésial qu’apparurent, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, les Communautés ecclésiales de base. Elles étaient le fer de lance d’un travail avec le peuple des pauvres, croyant et en route vers la libération. Ces temps donnèrent à l’Église l’expérience profonde, nouvelle et évangélique de marcher dans les pas de Jésus, mais ce furent aussi des temps de persécutions, pas seulement de la part des gouvernements mais aussi de l’Église.

Ce furent des années de disqualification du vécu des CEB, on a voulu gommer leur identité d’Église de la base, de cellule première de structuration ecclésiale (Med 15, 10). On les a accusées de se fonder davantage sur une idéologie que sur l’Évangile. On les a ensuite méconnues, on ne les a plus attaquées mais ignorées. Les CEB vécurent un « hiver ecclésial ». De nombreux laïques, religieuses et prêtres qui accompagnaient l’évolution des CEB émigrèrent vers des mouvements et associations ecclésiastiques de tendance conservatrice et ce avec l’approbation des pasteurs (évêques et curés). De nombreuses CEB persévérèrent malgré la douleur et s’isolèrent.

Ces facteurs – changement d’époque et agressivité ecclésiastique – conduisirent les CEB à un isolement de légitime défense. Elles mirent l’accent sur la conservation de leur identité ecclésiale mais leur insertion sociale et ecclésiale se dégrada.

3.- Propositions alternatives

Aparecida a donné un nouveau souffle à cette expérience ecclésiale. Le monde a changé. Les évêques, dans le document d’Aparecida, ont constaté que l’on vivait un changement d’époque. On remit alors sur la table tant la réflexion sur les CEB que leur vécu. Cette situation les prit par surprise et un peu au dépourvu. Le contexte socio-politique et culturel avait changé. Elles ne se sentaient pas aussi à l’aise que dans le contexte précédent. Commencèrent alors les questionnements et la recherche d’une identité nouvelle. Il est donc nécessaire de se pencher à nouveau sur l’identité et de la mission des CEB.

Voici quelques pistes pour cette réflexion.

1) Actualiser et rénover la compréhension de l’époque actuelle. Voir la réalité est toujours le point de départ de la méthode des CEB. En ces périodes de changements rapides, fréquents et profonds, il faut procéder à une analyse culturelle qui tente de clarifier en quoi consiste le changement culturel que nous sommes en train de vivre. Le fait de partir pour les CEB de problèmes concrets auxquelles elles sont confrontées sera à l’origine d’une mentalité nouvelle. Le fait de prendre conscience que, naviguant au sein du néo-libéralisme, dans une civilisation de la consommation, du divertissement, nous courrons à l’échec nous aidera à changer les choses et à chercher des alternatives viables.

2) Approfondir le message de Jésus dans l’Évangile. Revenir à Jésus. Connaître son projet et l’esprit dans lequel il a accompli la mission dont il était chargé est aujourd’hui indispensable. C’est seulement ainsi que nous pourrons intégrer les comportements qui sont au cœur de l’Évangile : ressentir de l’intérieur, être miséricordieux et partager. C’est en Jésus que se trouve la réponse aux problèmes actuels. Par conséquent la formation biblique est nécessaire pour découvrir le Jésus historique en relation identitaire avec le Christ de la foi. Le Pape François dans le sermon sur la Joie de l’Évangile nous invite à rencontrer Jésus et à être ses témoins dans le monde actuel. Les CEB sont appelées à rencontrer Jésus et à porter témoignage de son projet de vie.

3) Vivre la mystique du suivi de Jésus. Marcher dans les pas de Jésus est la seule façon de croire en lui. La spiritualité du suivi du Christ, dont la mission est la construction du Royaume de Dieu, consiste à se laisser guider par l’Esprit car il est l’élément moteur qui guide ceux qui suivent Jésus. Son souffle dynamise leur cheminement, les encourage dans l’espérance. C’est une spiritualité en temps de persécution, une spiritualité pascale. Selon les dires du Pape François ce ministère devra accorder du temps et favoriser des dynamiques pour vivre les motivations propres au disciple missionnaire, qui invite à la mission, paradigmatique et programmatique. Une spiritualité centrée sur le Royaume de Dieu, en vivant l’option pour les pauvres.

4) Vivre la mystique du « Peuple de Dieu », respecter l’autonomie des laïques. En vivant « l’esprit de foi ». Dans le schéma d’une Église de communion circulaire, il n’y a pas de niveau les uns par rapport aux autres mais une communion dans l’horizontalité. La communion suppose l’égalité. Les CEB sont appelées à vivre la liberté au service du Royaume de Dieu. Le paramètre de la communion ne réside pas seulement ni principalement dans la relation avec le clergé mais dans le service du Royaume. Vivre cette liberté suppose des risques, du courage pour délivrer sa parole librement, mais dans le respect et la communion.

5) Vivre les CEB comme expression de l’Église - communauté. Durant longtemps, et maintenant encore, beaucoup de gens ont pensé que les CEB sont des groupes de réflexion biblique. Cette conception s’avère lapidaire et est ambiguë car elle ne rend pas compte de leur identité d’Église de Jésus. Un groupe n’a pas toutes les caractéristiques de l’Église, il n’est pas possible d’y vivre les éléments constitutifs de celle-ci ; dans le groupe on en vit au mieux quelques-uns : celui de placer la parole de Dieu au centre de sa vie, mais pas celui de célébrer la vie, celui de vivre la communion, le sens du Ministère et la Mission. Le groupe peut être un des éléments de la CEB, mais pas la CEB en tant que telle.

Comprendre cette identité ecclésiale et chercher des chemins concrets et adaptés au contexte dans lequel on vit conduit à clarifier comment être un niveau de base de l’Église et vivre la spiritualité dans la continuité de l’Esprit. Est importante en ce sens l’expérience des Assemblées communautaires auxquelles participent, pour la prise de décision, l’animation de la vie ecclésiale, la formation, et la célébration de la vie, tous les groupes et secteurs de travail du quartier ou de la ferme ; de même que celle du Conseil communautaire, c’est-à-dire de l’équipe coordinatrice.

6) Vivre au service de l’organisation avec une simplicité et une humilité testimoniales, est un défi des CEB et, par conséquent, un engagement. « Celui d’entre vous qui voudrait être le plus grand qu’il se mette au service des autres et celui qui voudrait être le premier qu’il se fasse le serviteur de tous. Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et pour donner sa vie afin d’en sauver beaucoup » (Mc 10, 44-45). La liberté que donne l’Esprit est nécessaire pour servir. En un mot, les CEB doivent rompre avec le cléricalisme et vivre la liberté de l’Esprit dans la communion.

7) Communautés dans lesquelles enfants, adolescents et jeunes seraient les acteurs nouveaux de l’ère digitale. Ce sont eux qui peuvent aider à la compréhension du monde actuel et ils sont, en outre, les acteurs naturels de cette nouvelle époque digitale. Aider les jeunes à ne pas se laisser entraîner par ce système digitalisé et de destruction de la planète, avec l’attitude irresponsable, immédiatiste et hédoniste qui en découle, mais à chercher plutôt un développement durable. Il faut les épauler pour qu’ils cherchent et rencontrent Dieu dans le silence, la prière, le service de leur prochain, et tout particulièrement des plus démunis, pour qu’ils rencontrent Jésus. Il faut être disponible pour apprendre d’eux et nous insérer à cette culture digitale dont ils sont experts. Ce sont des « enfants du numérique », alors que nous sommes nous des « migrants du numérique ». Il est indispensable d’apprendre à utiliser les moyens digitaux (réseaux sociaux) dans l’évangélisation.

8) Communautés actives avec de nouvelles missions, particulièrement dans la sphère sociale. L’Église est le peuple de Dieu qui mène à bien sa mission à travers des ministères, qui sont les fenêtres et portes d’ouverture au monde ; c’est à travers eux qu’elle sort d’elle-même pour transmettre la bonne nouvelle de l’amour de Dieu, pour annoncer dans la joie qu’Il veut lui offrir son salut. Comme Jésus, elle mène à bien sa mission par le biais de mots et d’actes qui témoignent de sa compassion ; c’est là le grand service qu’elle propose. L’Église, continuatrice de l’œuvre de Jésus, est appelée à être une servante, selon l’exemple de Jésus, qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie pour un grand nombre (Mc 10,45) et c’est en servant qu’elle accomplit sa mission.

Les CEB, Église de Jésus, sont des communautés appelées à être servantes, de là vient que l’un des défis issus de ce contexte nouveau soit le fait d’être une Église ministérielle qui met surtout en avant les domaines d’action dans le champ social.

 Ministère de la conscientisation politique. Ce ministère est en lien avec la troisième étape de la méthode : l’action. Il y a dans ce domaine une grande variété de services que les communautés peuvent réaliser : la promotion de l’économie solidaire et de la consommation responsable, le soin de la création, l’assistance aux gens dans le besoin et aux pauvres, la promotion du commerce équitable, la promotion de la paix, le contact et la participation à d’autres organisations qui travaillent pour répondre à la problématique du peuple. Il est en outre très important que ces organisations de promotion reçoivent de l’aide pour franchir le pas vers la conscientisation politique. Il ne s’agit pas d’un pouvoir gouvernemental, mais de la prise de conscience de ce que la société civile peut promouvoir un nouvel ordre social et contrôler ceux qui occupent des postes de responsabilité publique. Lorsque les organisations sociales n’ont pas une dimension politique citoyenne elles restent très faibles et risquent d’être vite dissoutes ou colonisées par des partis politiques. C’est dans ce domaine que les CEB doivent fournir un grand effort car la situation d’apathie sociale et politique a pour conséquence que leurs membres participent peu dans le champ social et politique. Il y a là un grand défi.

 Ministère de la solidarité. Dans ce monde inhumain qui invite à un individualisme exacerbé, favorise un culte narcissique de la personnalité, conduit les individus à chercher la solution à leurs problèmes sans référence à la communauté, le ministère de la solidarité des CEB est fondamental. Il existe en effet diverses actions et des organisations d’aide mutuelle que les communautés encouragent, depuis l’assistance sociale dans les moments d’urgence jusqu’aux semailles en commun, à la boutique communautaire, au fonds commun d’épargne, aux coopératives et fonds de production. C’est ce qui fait que les CEB sont solidaires non seulement par leurs actions et leurs organisations mais aussi et surtout par leur souci de la communauté. Cette solidarité est une lumière d’espoir dans la nuit obscure, mais aussi un signe, un sacrement pour la civilisation de l’amour.

 Ministère du dialogue et de l’action œcuménique. Sur la base de principes d’une solide identité ecclésiale, la communauté ecclésiale de base doit s’ouvrir à un œcuménisme non pas tant théorique que pratique. Cela suppose une attitude qui refuse la confrontation et promeut l’ouverture aux autres groupes religieux et aux autres Églises. Cet œcuménisme ne prend pas forme à partir d’échanges sur les doctrines mais d’actions propices à améliorer les conditions des populations, la coopération dans des luttes pour la justice sociale, la défense des droits humains. Ainsi s’initie le cheminement des pauvres vers un œcuménisme qui, demain peut- être pourra être doctrinaire et peut-être disciplinaire. La pratique œcuménique des pauvres consiste à reconnaître que le salut par le Christ et la libération de l’humanité se mettent en œuvre dans des espaces bien au-delà des frontières visibles de l’Église.

 Ministère de la promotion de la paix. Le système néolibéral dans lequel nous vivons est porteur d’un projet qui tue, car, délibérément, il est la cause de la mort de populations entières. Jamais on n’avait produit autant de richesses qu’aujourd’hui mais elles ne sont pas réparties de manière équitable, quelques-uns jouissent des richesses produites et la majorité crève de faim dans la nécessité. C’est l’origine d’une violence provoquée consciemment par ceux qui ont le pouvoir économique, politique et culturel. Les victimes de ce système, c’est-à-dire la majorité, sont considérées comme « conséquences inévitables » pour que tout marche bien. Les gouvernements ne s’attaquent pas aux causes de la violence mais cherchent à en contrôler les effets, pour qu’ils ne dépassent pas les limites acceptables et que la sécurité soit maintenue, que les choses restent en l’état. Ils cherchent la sécurité, non la paix.

Il est urgent de faire avancer la paix, qui n’est pas seulement l’absence de guerre, mais la recherche d’un nouveau mode de vie, dans lequel tous puissent vivre une vie digne, en ayant le nécessaire pour maintenir un vivre ensemble pacifique.

Les CEB, doivent considérer la cause de la paix comme une tâche dont elles ne peuvent pas se départir et la rechercher depuis la cellule familiale, le contexte micro qui est le leur. Elles doivent, par le biais de ce ministère, collaborer avec les organisations citoyennes qui ont le même objectif : construire la paix.

9) Communautés qui remettent à l’ordre du jour l’Option pour les pauvres, en prenant en compte les nouveaux pauvres dans ce système qui a privé beaucoup d’individus de leur dignité et les a expropriés des biens nécessaires à une vie digne. Il est important de défendre les droits humains, surtout ceux des victimes de la violence. Sur ce sujet les documents du Pape François que sont la prédication sur « La joie de l’Évangile » et l’Encyclique « Laudato si » peuvent servir de guide.

Conclusion

Une des caractéristiques de ce nouveau visage des CEB consiste à se laisser guider par l’Esprit Saint. L’action de l’Esprit nous pousse à vivre la liberté dans l’amour. Cette liberté est un don de l’Esprit mais aussi une conquête humaine, par le biais du processus de libération, vis-à-vis d’abord du système qui opprime tout particulièrement les pauvres qui n’ont pas de liberté économique, sociale ni politique. Les processus de libération sont les signes de la présence de l’Esprit qui travaille à l’avènement du Royaume de Dieu. Participer aux processus de libération suppose de se sentir libre vis-à-vis des lois qui oppriment et du système qui a mis l’argent en son centre et sacrifie la vie des pauvres. Liberté aussi vis-vis des idéologies qui justifient les pratiques de domination. Sans liberté nous restons passifs face aux injustices. La peur nous paralyse.

C’est là le grand défi des CEB qui, dans bien des cas, sont à elles-mêmes leur propre référence, enfermées sur elles-mêmes. Les CEB doivent se mettre en mouvement vers les périphéries. La phrase du Pape François est connue : « Mieux vaut une Église accidentée pour être sortie dans la rue qu’une Église installée dans la commodité d’un hôpital ». L’Église qui ne sort pas n’est pas l’Église de Jésus.

C’est l’Esprit qui nous conduira sur les chemins inconnus et nous donnera la sagesse et la force pour répondre aux défis que nous lance le changement d’époque. Tout comme il conduisit les communautés primitives à s’ouvrir au monde gréco-romain.


 Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3388.
 Traduction d’Annie Damidot pour Dial.
 Source (espagnol) : Amerindia en la red, 2016.

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[2José Rafael Prada Ramírez, dans son livre Radiographie du jeune d’aujourd’hui : Mutations anthropologiques dans la jeunesse (Bogotá, San Pablo, 2014,) dans le chapitre 2 (p. 17-25) offre une description détaillée de cette caractéristique de la société néolibérale globalisée.

[3José Rafael parle de la génération Y (génération digitale)et les nomme « enfants du numérique » (digital natives).

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