Accueil > Français > Amérique latine et Caraïbes > ARGENTINE - À la demande des États-Unis, le pays se joint à l’embargo contre (…)

ARGENTINE - À la demande des États-Unis, le pays se joint à l’embargo contre Cuba et refuse la fourniture de combustibles aux avions

Rubén Armendáriz

samedi 27 avril 2024, mis en ligne par Françoise Couëdel

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

25 avril 2024.

Bien que les vols étaient autorisés par l’Administration nationale de l’Aviation civile, les autorités argentines ont refusé d’alimenter en combustible les avions de Cubana de Aviación pour leurs vols de retour vers l’île. Le trafic aérien Buenos Aires La Havane Buenos Aires a donc été suspendu, car les distributeurs ont refusé d’alimenter les avions en combustible et ont donné ainsi des signes d’alignement total du gouvernement de Milei sur les directives des États-Unis.

Cubana de Aviación, la compagnie aérienne de la République de Cuba, a informé ses opérateurs de tourisme qu’elle avait dû annuler les vols à destination de Buenos Aires car les entreprises de distribution de combustible refusaient de l’approvisionner. Elle a indiqué que l’Administration nationale de l’aviation civile d’Argentine (ANAC) a invoqué des mesures d’embargo des États-Unis contre Cuba.

La compagnie cubaine a signalé qu’elle négociait le transfert des passagers de ses vols vers d’autres compagnies qui effectuent les mêmes trajets et précisé que les passagers seraient « protégés dans la mesure des sièges disponibles ».

Le refus des entreprises d’alimenter en combustible les vols autorisés par l’ANAC est un signe supplémentaire de l’alignement total du gouvernement de l’ultra droite de Javier Milei sur la Maison-Blanche, exprimé lors de la mise au point du président avec la cheffe du Commando sud étatsunien, la générale Laura Richardson, et d’autres hauts fonctionnaires de son administration ainsi qu’avec le chef des services d’Intelligence des États-Unis, William Burs.

Milei avait décidé, dès les premiers jours de son gouvernement, de ne nommer d’ambassadeur ni à Cuba, ni au Venezuela, ni au Nicaragua, tandis qu’après ce changement de gouvernement Aerolíneas Argentinas décidait de suspendre ses vols à destination de La Havane.

Cubana de Aviación n’a pas seulement dénoncé la décision « brutale » des fournisseurs de combustibles de la menacer de sanctions imposées par les États-Unis aux entreprises ayant des relations commerciales avec Cuba « mais aussi de les étendre à d’autres compagnies ayant des accords » avec la compagnie aérienne de l’île. En attendant, les passagers en attente à La Havane avant le commencement des procédures d’embarquement, étaient assurés d’obtenir un remboursement du billet.

Cuba a indiqué que les actions des fournisseurs argentins échappent à toute décision de Cubana de Aviación, ce qui signifie que le gouvernement argentin, qui avait déjà suspendu les vols d’Aerolíneas Argentinas à La Havane, ne permet pas que la compagnie (encore compagnie d’État) Yacimientos Petrolíferos Fiscales (YPF) fournisse en combustible les avions de Cubana de Aviación et prend la décision de se joindre à l’embargo des États-Unis contre Cuba, qui dure depuis plus de 63 ans, aggravé jusqu’à l’asphyxie par plus de 250 nouvelles mesures prises par le gouvernement républicain de Donald Trump et qui sont maintenues par le gouvernement actuel de Joe Biden.

« La main de fer de l’embargo alliée à la tronçonneuse de Milei : Une relation sanguinaire. Ce gouvernement argentin est une honte », a déclaré sur les réseaux sociaux l’influent journaliste cubain Randy Alonso. Le refus de fournir du combustible intervient presque un an après la reprise des vols de la compagnie aérienne cubaine vers l’Argentine.

Ces sanctions, aggravées sous la présidence de Donald Trump (2017-2021), sans que son successeur Joe Biden ne les ait assouplies, ont grandement contribué à approfondir la pire des crises économiques de Cuba en trois décennies.

L’ANAC n’a pas pris position sur la condamnation touchant la compagnie aérienne cubaine. Les sanctions de Washington contre Cuba concernent également les entreprises qui commercent avec La Havane. Pourtant il est inhabituel que les entreprises pétrolières refusent de fournir en combustible les vols de Cubana de Aviación qui dessert, entre autres destinations, Madrid et Caracas.


Rubén Armendáriz est journaliste et politologue, associé au Centre Latino-américain d’analyse stratégique (CLAE).

Traduction française de Françoise Couëdel.

Source (espagnol) : https://estrategia.la/2024/04/25/a-pedido-de-eeuu-argentina-se-suma-al-bloqueo-contra-cuba-niega-combustible-a-aviones/.

Les opinions exprimées dans les articles et les commentaires sont de la seule responsabilité de leurs auteurs ou autrices. Elles ne reflètent pas nécessairement celles des rédactions de Dial ou Alterinfos. Tout commentaire injurieux ou insultant sera supprimé sans préavis. AlterInfos est un média pluriel, avec une sensibilité de gauche. Il cherche à se faire l’écho de projets et de luttes émancipatrices. Les commentaires dont la perspective semble aller dans le sens contraire de cet objectif ne seront pas publiés ici, mais ils trouveront sûrement un autre espace pour le faire sur la toile.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.