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DIAL 3013 - Dossier « questions agricoles, questions agraires »
AMÉRIQUE LATINE - Agrocombustibles et prix des aliments
Noticias Aliadas
lundi 1er septembre 2008, mis en ligne par
Dial avait déjà évoqué la question des agrocombustibles dans son numéro d’octobre 2007 (DIAL 2960 - « BRÉSIL - Les nécrocombustibles ») Cet article, publié par Noticias Aliadas le 10 juillet 2007, nous donne l’occasion d’y revenir. Il confirme, en s’appuyant sur des données concrètes, l’augmentation corrélative du prix des aliments, dénoncée déjà par Frei Betto dans son texte.
Un rapport confidentiel de la Banque mondiale (BM), publié le 4 juillet par le quotidien britannique The Guardian, a révélé que 75% de l’augmentation des prix des aliments est due à la promotion des agrocombustibles.
Des sources de la BM, citées par The Guardian, ont indiqué que le rapport, réalisé en avril, n’a pas été rendu public pour éviter de porter préjudice au gouvernement des États-Unis, l’un des plus grands promoteurs des agrocombustibles.
Les agrocombustibles, tels que l’éthanol, sont produits à partir de cultures d’aliments comme le maïs et la canne à sucre principalement, et sont présentés comme une alternative aux combustibles fossiles, responsables en grande partie du réchauffement climatique.
Le document contredit les affirmations des États-Unis selon lesquelles l’augmentation du prix des aliments serait due à la demande de pays comme la Chine et l’Inde ainsi qu’à à la sécheresse en Australie. Entre l’année 2002 et février 2008, le prix des aliments s’est accru de 140%, selon la BM.
Le rapport soutient que la production de agrocombustibles a déséquilibré les marchés agro-alimentaires, en détournant les grains dédiés à l’alimentation vers les agrocombustibles, et encouragé les agriculteurs à destiner leurs terres et leurs productions à ce même objectif.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a défendu la production d’éthanol en indiquant que son pays « n’acceptera pas l’argument comme quoi les agrocombustibles provoquent une inflation des prix alimentaires ». Le Brésil est le second plus gros producteur d’éthanol dans le monde, principalement à partir de la canne à sucre, et le plus gros exportateur mondial.
Lula attribue la responsabilité de la crise des prix des aliments à un « fort mouvement spéculatif » à l’échelle mondiale : les fonds d’investissement ont délaissé le secteur immobilier états-unien en crise pour se reporter vers l’achat agressif des stocks de grains présents et futurs, causant ainsi la hausse des prix.
« Cette spéculation permet à un producteur de maïs et de soja de vendre sa production de trois ans sans n’avoir rien produit », a déclaré le président.
Selon un rapport du Fonds monétaire international, Haïti, le Honduras et le Nicaragua sont, en Amérique Latine, les pays les plus vulnérables face à la crise des aliments.
– Dial – Diffusion d’information sur l’Amérique latine – D 3013.
– Traduction de Stéphanie Tribondeau pour Dial.
– Source (espagnol) : Noticias Aliadas, 10 juillet 2008.
En cas de reproduction, mentionner au moins l’auteur, la traductrice, la source française (Dial - http://enligne.dial-infos.org) et l’adresse internet de l’article.
Messages
1. AMÉRIQUE LATINE - Biocombustibles et prix des aliments, 1er septembre 2008, 18:31, mis en ligne par Charretier Jean-Marie
Tout à fait d’accord avec cet article.
Cependant le mot "bio"-combustibles à éviter absolument (au moins en français) ; il induit pour nous qu’il s’agit d’un combustible produit par l’agriculture biologique donc bon pour la santé des hommes, donc écologique donc bon pour l’humanité !!!! et le tour est joué.
Il serait donc préférable de parler d’"agri"-carburant ou d’"agri"-combustible. Ainsi la notion de "nécro-combustibles" trouvera mieux sa place !
Amicalement
Jean-Marie Charretier
1. AMÉRIQUE LATINE - Biocombustibles et prix des aliments, 4 septembre 2008, 21:58, mis en ligne par Dial
Cher Monsieur,
nous vous remercions pour votre suggestion tout à fait opportune. Nous avons fait la modification.
Bien cordialement,
l’équipe de Dial.