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DIAL 2489

BELIZE - À la frontière du Belize et du Mexique : Un point de passage pour les sans-papiers et les cartels de la drogue

Javier Chávez

lundi 16 juillet 2001, mis en ligne par Dial

Des centaines de milliers de Latino-Américains se dirigent chaque année vers les États-Unis pour y trouver des conditions de vie meilleures. Pour traverser le Mexique, certains en passent par le Belize. Le contrôle des points de frontière est difficile pour les États, en dépit de leurs déclarations renouvelées en ce domaine. Les cartels de la drogue profitent aussi de ces points de passage. Article de Martín Morita et Javier Chávez, paru dans Processo, juin 2001 (Mexique)


Transformé en tremplin pour les sans-papiers centraméricains qui ont pour objectif d’aller aux États-Unis, le Belize sympathise avec le projet du président Vincente Fox, qui entend militariser la frontière avec l’Amérique centrale pour freiner le flux croissant de personnes en situation irrégulière, ainsi que le trafic de drogue car cette région est également utilisée comme une des routes principales par des cartels colombiens et mexicains.

Le consul général du Belize dans le Quintana Roo [État frontalier du Mexique], Ricardo Ismael Moguel, précise que son pays partage avec le Mexique deux points de la frontière où le flux des sans-papiers est plus important et où il serait bon d’intensifier la présence militaire : la localité de Subteniente López et le village de La Union, tous deux situés dans la zone sud, respectivement à 12 et à 70 km de la capitale du Quintana Roo.

Mais il précise immédiatement : "Les sans-papiers ne sont pas bélizéens. Notre pays est seulement utilisé comme point de passage."

Dans son entrevue avec Apro, le diplomate bélizéen admet que pour le seul poste de Subteniente López, où se situe le point de passage international, il y a chaque année 900 000 passages de frontière, en raison des facilités qui sont faites aux habitants du Belize pour effectuer leurs achats à Chetumal (Mexique). Parmi eux, certains centraméricains peuvent en profiter pour pénétrer comme sans-papiers, profitant du boom de la Zone libre située dans le district bélizéen de Corozal, à quelques pas de Quintana Roo.

Le Belize a seulement 250.000 habitants, qui représentent le quart de la population de Quintana Roo, où la quantité de journaliers est en augmentation face à la crise prolongée de la campagne.

De plus, le Belize est un refuge "temporaire" pour au moins 50 000 passagers illégaux qui ont l’intention de pénétrer en territoire mexicain et de continuer la route jusqu’aux États-Unis.

Selon le délégué local de la migration, Ernesto Andrade Sánchez, à la seule frontière avec le Belize, ont été arrêtés, en 1999, 795 étrangers, surtout du Guatemala, Honduras et El Salvador. En 2000, 1 866 ont été expulsés, ce qui a représenté une augmentation de 134,7%. Selon les projections de la migration, l’année 2001 pourrait se terminer avec 2 200 expulsés.

Les détentions de personnes en situation illégale qui ont été enregistrées ces dernières années dans le territoire de Quintana Roo ont été réalisées par des éléments de l’armée, qui maintient une étroite surveillance tout au long de la frontière avec le Belize, qui fait quelque 170 km.

Au cours d’un entretien téléphonique, un fonctionnaire du ministère de l’intérieur du Belize a déclaré que le gouvernement de son pays a détecté comme « l’endroit le plus conflictuel » quant au passage de personnes en situation illégale et quant au trafic de drogue, le point géographique où confluent les frontières du Mexique, Belize et Guatemala, dans la partie la plus au sud du Quintana Roo, aux frontières avec le Campeche [autre État du Mexique].

Il a indiqué : « C’est la zone la moins surveillée. Notre gouvernement n’a pas de personnel de migration la-bas, le Guatemala non plus et nous avons entendu dire que, du côté du Mexique, il n’y a que des patrouilles militaires occasionnelles, ce qui permet à des centaines de sans-papiers d’utiliser cette route, de même qu’à des narcotrafiquants et à des trafiquants de bois. »

 « Est-il positif, a-t-on demandé au consul du Belize, que la présence militaire augmente à la frontière Mexique-Belize ? »

 « Pour le Mexique ce doit être positif, pour nous également. Je crois que c’est bon parce que cela peut aider à diminuer le passage des sans-papiers en provenance d’autres pays d’Amérique centrale, et freiner le narcotrafic. »

Il ajoute : "La présence militaire est très élevée dans cette région, en raison de la zone militaire qu’il y a à Chetumal. Pour nous c’est bon, étant donné qu’elle sert à faire face au problème du narcotrafic."

Il ajoute que "les détentions de Bélizéens sans-papiers sont minimes. Mais on utilise le Belize comme passerelle pour atteindre le Quintana Roo", comme premier passage pour entrer aux États-Unis.

Il affirme que le Belize manque d’effectifs militaires destinés à surveiller la frontière avec le Quintana Roo, étant donné qu’ils se limitent à des fonctions de défense, sans opérer comme force publique. Et les policiers ne surveillent pas la frontière, car ils ont d’autres priorités.

Le délégué régional de l’Institut national de migration, Fernando Sánchez Tamez, a admis ce qui est un secret de polichinelle : dans le Quintana Roo et à la frontière avec le Belize des bandes internationales s’adonnent au trafic de personnes. Le fonctionnaire de l’Institut national de migration déclare : "Nous savons qu’il y a des mafias qui font la même chose à la frontière avec le Belize que dans ce centre de vacances, mais malheureusement nous n’avons pas pu identifier les responsables."


 Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 2489.
 Traduction Dial.
 Source (espagnol) : Processo, juin 2001.
 
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