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DIAL 3236

ARGENTINE - Adolfo Pérez Esquivel : « Bergoglio n’a pas eu de liens avec la dictature militaire »

El Ciudadano

vendredi 19 avril 2013, mis en ligne par Dial

DIAL se fait l’écho de l’élection du premier pape latino-américain, mercredi 13 mars, avec ce texte proposant quelques éclaircissements sur la question très médiatisée de la position adoptée par l’ancien archevêque de Buenos Aires durant la dernière dictature militaire (1976-1983) en Argentine. Texte publié le 14 mars sur le site du bimensuel chilien El Ciudadano.


Adolfo Pérez Esquivel, défenseur des droits humains et Prix Nobel de la Paix, a célébré la nomination du cardinal Jorge Bergoglio comme nouveau pape et nie qu’il ait eu des liens avec la dernière dictature militaire.

Avec en tête de ligne les recherches du journaliste argentin Horacio Verbitsky, des accusations très dures ont cherché à établir des liens entre le pape François et les crimes commis durant la dernière dictature argentine. Cependant, Adolfo Pérez Esquivel récuse toute sorte de liens.

Dans la conversation qu’il a eu avec BBC Mundo, Adolfo Pérez Esquivel, défenseur des droits humains et Prix Nobel de la Paix en 1980, a nié que le cardinal Jorge Bergoglio ait eu des liens avec le régime militaire qui a gouverné l’Argentine entre 1976 et 1983 comme l’ont indiqué quelques critiques du nouveau pape. « Certains évêques ont été complices de la dictature, mais Bergoglio ne l’a jamais été » a déclaré le Nobel.

« On accuse Bergoglio en disant qu’il n’a pas fait le nécessaire pour faire sortir de prison deux prêtres alors qu’il était supérieur de la congrégation des Jésuites. Mais je sais personnellement que beaucoup d’évêques demandaient à la junte militaire la libération de prisonniers et de prêtres et que cela ne leur était pas accordé » a rappelé Pérez Esquivel dans son interview à la BBC.

Hier, après l’annonce par le Vatican de l’élection de François, quelques personnalités ont questionné le passé du nouveau Pape. Dans les réseaux sociaux, le piquetero proche des Kirchner, Luis D’Elia a été l’un des plus durs. Il y a eu aussi des messages de la journaliste du programme 6-7-8, Cynthia Garcia et de la doyenne de la faculté de journalisme de l’université de La Plata, Florencia Saintout.

Cristina Kirchner, la présidente de l’Argentine, a salué hier dans une lettre la désignation de Bergoglio et a ajouté par l’intermédiaire de son porte-parole qu’elle participerait aux cérémonies de désignation. De plus, dans un discours public elle a demandé au nouveau pape qu’il intervienne dans les conflits mondiaux. Mauricio Macri [1] a aussi envoyé un message où il exprime « sa joie et son orgueil » à l’annonce de cette nouvelle. De même, Daniel Scioli, le gouverneur de la province de Buenos Aires, s’est exprimé ainsi : « Nous qui le connaissons bien, nous savons que c’est un homme de dialogue. Nous espérons qu’il nous aidera à trouver la paix entre nous ».

Monseigneur Jorge Casaretto, administrateur apostolique d’un diocèse argentin, a fait remarquer que le travail de l’ex-archevêque de Buenos Aires a permis la multiplication durant ces dernières années, de ceux que l’on appelle les « curés des bidonvilles » [2]. « Bergoglio a été interpelé par la justice durant la dictature militaire et il est clair qu’il a intercédé pour les deux prêtres L’un des deux est décédé et l’autre a toujours gardé de très bonnes relations avec Bergoglio » explique Casaretto.

Sur les mêmes positions, Alicia Oliveira, ancienne Défenseuse du peuple de Buenos Aires et ex-secrétaire des droits humains de la chancellerie, a affirmé aujourd’hui que le tout nouveau Pape « n’a jamais livré personne » durant le régime dictatorial et qu’il a « une vision très négative » sur ce qui s’est passé.

Dans son interview à Radio del Plata, une avocate, amie de Bergoglio depuis plus de 40 ans a dit que durant la dictature, alors qu’elle s’était retrouvée sans travail et sans aucune occupation, « Jorge venait chez moi deux fois par semaine ; il me racontait ce qui se passait et me disait qu’il était très préoccupé par les deux prêtres du bidonville ».


 Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3236.
 Traduction de Francis Gély.
 Source (espagnol) : El Ciudadano, 14 mars 2013.

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[1Chef de gouvernement de la ville de Buenos Aires – note DIAL.

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